Naja naja
L'ELEVAGE DU NAJA NAJA
Le cobra à lunettes ou cobra indien vit essentiellement en Inde, au Pakistan ainsi qu’au Sri Lanka. Comme son nom l’indique, il a un dessin en forme de lunettes sur sa coiffe, néanmoins ce dessin peut parfois être atrophié.
Faisant partie de l'ancienne génération, je continue d'appeller ce serpent Naja naja naja et non Naja naja
Sa taille peut varié de 130 cm à un peu plus de deux mètres pour les plus grands exemplaires.
Je maintiens un couple adulte dans un terrarium de 100 x 60 x 50 cm (longueur x largeur x hauteur), en début d'acclimatation j'avais opté pour des journaux mais à l'heure actuelle, le sol est composé de copeaux de bois, mais un mélange tourbe blonde et sable fin (20%) peut aussi être apprécié par ce serpent. Une cachette sous forme de boîte est disposée dans un coin du terra et camouflée par des rochers et écorces de chêne liège, une grosse racine termine la décoration. Un grand récipient d'eau est disponible en permanence et changé lorsqu'il est souillé. Un spot de 40 watts et un tube fluorescent de 8 watts sont installés à l’intérieur du terrarium. Je pulvérise légèrement le substrat une seule fois tous les deux jours et pour éviter d'énerver les cobras, je ne pulvérise pas directement sur eux. Cette espèce peut aussi s'adapter à un terrarium de type aride mais toujours avec un bol d'eau à sa disposition.
La température sera comprise entre 25° et 27° avec un point chaud à près de 30°c, ramenée la nuit à 20°c ou 22°c.
Le cobra indien n’apprécie pas d’être dérangé, il est donc pour la plupart du temps enroulé dans son abri, ne sortant en journée que très rarement, par contre son activité sera principalement crépusculaire et nocturne mais les repas constitués de souris et jeunes rats seront distribués en journée. Il est très farouche et dès qu'il se sent menacé ou que je passe devant le terrarium, il sort de sa cachette et dresse à la verticale la partie antérieure de son corps, incline sa tête à angle droit et déploie son large capuchon, soufflant fortement et n'hésitant pas à se lancer dans le vitrage. Toutefois il arrive à mes cobras d'être calmes et de ne pas s'occuper de mes passages fréquents en façade de leur bac. Etant un serpent imprévisible je fais toujours attention, et mes déplacements se font lentement. Vu qu'ils sont en couple, c'est là qu'il faut être prudent pour éviter qu'ils ne se mordent mutuellement. Attention aussi car cette espèce ne dédaigne pas un serpent pour son casse-croûte, même de sa propre espèce, le couple sera donc séparé lors du nourrissage.
Entre janvier et mars, je fais un léger repos hivernal, pour se faire les températures et la luminosité sont diminuées progressivement dès la mi décembre pour arriver à 20°c et le terrarium est plongé dans l'obscurité avec un rideau sur les vitres. Pendant cette période, le récipient d'eau est retiré. Bien évidemment, il faut que l'estomac reste vide, donc j'arrête de nourrir dans le courant du mois de novembre.
Début mars, je remonte les températures ainsi que la lumière et quelques semaines plus tard, les accouplements commenceront. Deux mois après la copulation, une boîte contenant de la vermiculite maintenue humide sera déposée dans le terrarium, la femelle pourra y pondre de 7 à parfois plus de 20 œufs. Une fois les œufs pondus, ils seront retirés et placés en incubateur pendant 65 à 70 jours à une température comprise entre 28° et 30°c. Si les œufs ne sont pas retirés, il arrive fréquemment que la femelle se love autour pour les « couver » et aussi les protéger, elle sera à ce moment là plus agressive. Les jeunes seront placés séparément dans de petites boîtes d'élevage sur du sopalin, une coupelle d'eau ainsi qu'une cachette seront installés, une fois mués ils seront nourris avec des souriceaux présentés au bout d'une pince ou déposés sur le substrat. Les bébés récalcitrants qui refusent de manger, seront gavés.
La seule difficulté à l’élevage de cette espèce est de ne pas oublier de laisser en permanence un récipient d’eau car c’est un serpent qui a la fâcheuse tendance à se déshydrater rapidement.
La venimosité : Son venin est neurotoxique et nécrosant. Lors d'une morsure chez l'homme, on constate : une rougeur locale suivie de cloques ainsi qu'une nécrose pouvant s'installer, nausées, vomissements, douleur abdominale, tremblements, transpiration à profusion, ptosis, palpitation cardiaque, hypotention artérielle, raideur dans les muscles, paralysie de la langue, problème d'élocution, difficulté respiratoire (dyspnée pouvant aboutir à une intubation), somnolence, perte de connaissance et comas.
Flandroit Patrik