reptiles

Bitis gabonica rhinoceros

 

 

L'ELEVAGE DE LA BITIS GABONICA RHINOCEROS

 

 

 Provenant d'Afrique de l'Ouest et du Sud, la vipère du Gabon est la plus grosse et la plus grande vipère existante, c'est également celle qui a les crochets venimeux les plus longs, ils peuvent approcher 5 cm (personnellement je n'en ai jamais vu de cette taille, généralement entre 3,5 à 4 cm pour les plus grandes que j'ai pû côtoyer dans ma passion). Il n'est pas rare de voir des spécimens approchant 2 mètres. C'est également à mes yeux le plus beau des serpents venimeux.

Je possède un  jeune couple de huit mois et nés en captivité, pour le moment je les maintiens en petit tupperware. Je vous parlerais donc de spécimens que j'ai maintenus dans le passé.

Mon couple adulte provenant de la nature mais acheté juvénile était maintenus dans un terrarium de 160x50x50 cm, comme substrat, j'utilisais des journaux, puis je suis passé à la tourbe blonde pour l'esthétique.  Le décor était simplifié en une simple cachette (boîte munie d'une ouverture)ainsi que d'une racine d'arbre et de quelques plantes artificielles. Petite anecdote, si l'on tapisse le sol de feuilles mortes, le camouflage de ce serpent  le rend presque invisible, il faudra y regarder à deux fois avant de pouvoir le repérer.

La température de jour était de 24 à 25°c (jamais plus si l'on veut éviter des problèmes, ce serpent ne supportant pas les fortes chaleurs), ramenée la nuit aux alentours des  22°c. La lumière y était tamisée (tube néon bleu de 8 watts).

La nourriture consistait en rats adultes ou petits lapins distribués toutes les trois semaines voir tous les mois, afin d'éviter des individus obèses bien souvent visibles en captivité. Lorsque la vipère du Gabon attrape sa proie, c'est avec une extrême rapidité qu'elle se jette dessus, la tenant fermement entre ses mâchoires. Un récipient d'eau était posé sur le sol deux fois par semaine, je faisais également  une pulvérisation quotidienne d'eau tempérée.

Une fois arrivé à la période ou je voulais les faire reproduire, je pulvérisais le terrarium deux fois voir trois fois par jour et ce pendant un mois et demi. Malheureusement je ne suis jamais arrivé à se qu'ils s'accouplent. Mon mâle est mort au bout de quatre ans et je n'y ai rien compris, il mangeait normalement et ne montrait aucun signe de mauvaise santé. Quand à ma femelle, elle a succombé un  an plus tard dans les mêmes conditions, c'est-à-dire qu'elle se portait bien. Je décidais donc de la faire autopsier. Nous avons découvert chez la femelle un parasite inconnu qui ressemblait à une chenille de la taille d'un petit doigt, le poumon était attaqué ainsi que l'estomac troué, une hémorragie interne en à suivi.

Son maintien en captivité n'est pas des plus facile compte tenu de la température idéale, de sa taille et de ses exigences. Pourtant, c'est un serpent étonnant qui mériterait que l'on  essaye de le reproduire en captivité car les reproductions sont encore trop rares de nos jours. Début 2009 j'ai fait l'acquisition d'un couple adulte venant de captivité, je vais donc essayer de tout mettre en œuvre pour les reproduire. Je l'ai installé dans un terrarium de 205 x 90 x 80 cm (longueur x largeur x hauteur)dans lequel j'y ai mis de la tourbe blonde comme substrat, le décor est constitué de grosses racines ainsi que quelques plantes artificielles,  je maintiens un tiers du terrarium légèrement humide et je laisse un récipient d'eau en permanence dans le terrarium. La lumière y est tamisée. Espérons que cette fois je réussirais une reproduction avec ce couple.

Le comportement de cette Bitis est très très calme, en comparaison, quand on sait comment est  celui de sa cousine, la  Bitis arietans (vipère heurtante), évidemment, il faut s'en méfier quand on connait les effets de son venin.  Tout comme la plupart des vipères, lorsqu'elle se sent menacée, elle n'hésite pas à souffler bruyamment, puis se détend avec la vitesse de l'éclair cherchant à mordre. Personnellement, lorsque je dois manipuler cette vipère, j'utilise un crochet de manutention, pour se, je le place sous le premier tiers de son corps que je soulève. Avec l'autre main, je saisi l'animal une dizaine de centimètre juste avant le cloaque, et je soulève le tout, en ayant bien le serpent à l'œil et en observant bien son comportement. Lorsque l'on manipule de cette façon, les gestes du soigneur doivent être précis et calculés, une personne expérimentée le fait de façon ordonnée. Quand je nettoie le terrarium, j'installe la vipère du Gabon dans une cuve que je visse pour la refermer afin de pouvoir travailler en toute sécurité.

Maintenu en terrarium, ce serpent reste souvent inactif et au début de captivité, je devais souvent ouvrir le terra pensant que l'animal était mort. Donc à l'inverse d'une couleuvre, ne compter pas le voir souvent en balade dans le terrarium.

Comment reconnaître une Bitis gabonica gabonica (plus rare en captivité) d'une Bitis gabonica rhinoceros ? C'est simple, la première possède en dessous de l'œil deux bandes brunes, par contre la rhinoceros n'en possède qu'une seule. Sans compter les cornes visibles sur le museau et plus grandes chez la rhinoceros.

 

 

 La venimosité : Venin cytotoxique, hémotoxique et neurotoxique. Malheureusement son venin injecté en profondeur et en très grande quantité lors d'une morsure est très virulent, provoquant une douleur abdominale, fièvre, diarrhées abondantes, nausées, oedème compressif et dur pouvant amener à un syndrome des loges, gonflement des lèvres et de la langue, hypotention,  tachycardie et dyspnée (son venin ayant des capacités neurotoxique), phlyctènes, ischémie musculaire, tissus nécrosés et extensifs,  hémorragies suite aux graves problèmes de coagulation, circulation sanguine instable, trombopénie, une hyponatrémie sévère accompagnant un blocage et une  insuffisance rénale, hématurie, choc anaphylactique, des séquelles pouvant perdurer plusieurs semaines après l'envenimation comme paralysie du membre, insensibilité aux bouts des doigts.

 

Flandroit Patrik