Daboia russelii russelii
L'ELEVAGE DE LA DABOIA RUSSELII RUSSELII
Communément appelée « vipère de russell », cette vipère nous vient principalement du Pakistan et de l'Inde.
Son corps est trapu la tête est bien marquée par rapport à son corps, de grandes ocelles brun clair entourées de noir puis de blanc recouvrent son corps sur le dos ainsi que les flancs. Ces ocelles sont parfois séparées les unes des autres, parfois liées formant de larges zig zag.
Sa taille varie de 1m20 à 1m40, pouvant parfois approcher 1m80.
Je maintiens un couple sub adulte dans un terrarium de type aride de 160x50x50 cm, comme substrat, j'utilise du sable fin sur lequel j'ai disposé quelques pierres plates formant des abris. Des plantes artificielles terminent la décoration.
La température de jour y est maintenue aux alentours de 28°c avec un point chaud à 32°c. La nuit, celle-ci est de 20 à 22°c, Je fais une, voir deux pulvérisations d'eau tempérée par semaine sur les rochers.
L'aurore approchant, cette vipère commence à se déplacer dans le terrarium, en effet, en journée, elle ne sort que très rarement de sa cachette. C'est à se moment que la nourriture est distribuée, celle-ci est composée de souris, jeunes de rats et une fois adulte, des rats seront proposés. Petite précision, pour les nourrir, je les sépare afin d'éviter un éventuel accident entre-elles.
Son caractère est calme mais une fois dérangée, elle devient d'un seul coup irascible, soufflant bruyamment, n'hésitant pas à se jeter littéralement sur le soigneur tout en essayant de le mordre.
J'ai remarqué que la vipère de russell tout en étant calme peut surprendre en se lançant dans les vitres lors du passage du soigneur devant son terrarium, j'ai donc disposé l'entrée de sa cachette sur le côté afin que le serpent ne puisse être trop dérangé lors de mouvement en façade de son bac. Ce serpent appréciant beaucoup sa tranquillité.
La maintenance de la vipère de russell en captivité ne pose pas de problème particulier sauf peut-être concernant sa reproduction qui n'est pas évidente. Il y a plusieurs années, j'avais réussis un accouplement, et pour y arriver, j'avais procédé comme suite :
La nourriture a été stoppée entre trois semaines et un mois avant de commencer la préparation de l'hivernage, ce délai est utile pour l'évacuation des derniers excréments du serpent.
Ensuite, j'ai descendu la température de deux degrés tous les quatre jours, le temps de luminosité a lui aussi été réduit de trois heures échelonné sur deux semaines. Une fois la température arrivée à une vingtaine de degrés, la femelle a été séparée du mâle et mise dans un terrarium plus petit, plongé dans l'obscurité, avec comme substrat, des journaux (du sopalin est également valable). Le mâle a lui aussi été placé dans un autre bac.
J'ai réglé une température hivernale aux alentours de 18°c à l'aide d'un thermostat. Tout récipient d'eau a été retiré une fois la température de 20°c atteinte.
La période de repos total a duré un mois. Au réveil, j'ai procédé de la façon inverse, c'est-à-dire que sur deux semaines j'ai augmenté la température de deux degrés tous les quatre jours. Une fois les 26 27°c atteint, j'ai remis le mâle dans son terrarium dans lequel était installé un petit bol d'eau. La nourriture a été redistribuée en commençant par de petites proies telles que des souris. La femelle a été maintenue dans son terra d'hibernation avec une coupelle d'eau, à une température de 27°c durant une dizaine de jours avant d'être remise en contact avec le mâle, dès cet instant, j'ai pulvérisé légèrement les rochers d'eau chauffée à plus ou moins 27°c trois fois par semaine. La femelle n'ayant reçu aucune nourriture. Le mâle a commencé à faire des hochements de tête ainsi que des saccades avec son corps tout en parcourant celui de la femelle avec sa langue, quelques jours après la mise en contact du couple. Dès la première mue de la femelle (environ un mois et demi plus tard), le mâle a repris de plus belle ses préliminaires et j'ai pu constater un accouplement qui a duré 7heures 30, un second a été observé une dizaine de jours plus tard, ils sont restés « accrochés » pendant approximativement trois heures (la durée a certainement été plus longue mais je n'étais pas présent dans ma pièce lors du commencement).
Neuf mois après le premier accouplement, la femelle a donné naissance à 17 bébés qui mesuraient plus ou moins 25 cm. Une fois mués, les jeunes sont séparés individuellement et se nourrissent sans trop de difficulté de petites souris dites « sauteuses », la croissance est rapide.
Venimosité : La vipère de russell est connue pour être le serpent au monde provoquant le plus d'accidents mortels chez l'homme en cas de morsure, par le simple fait que dans son aire de répartition, elle vit près des habitations. Sans oublier que son venin est tout de même très actif.
Il est à la fois cytotoxique, hémotoxique et neurotoxique, il est injecté profondément et en grande quantité provoquant : douleurs intenses, oedèmes, tremblements, maux de tête, transpiration à profusion, hyper salivation pouvant provoquer un étouffement, nausées, hématémèse (vomissement de sang dû à une hémorragie de l'estomac), diarrhées parfois sanguinolentes, rupture des globules rouge, anémie, hémorragies, palpitations cardiaques, trouble de la coagulation, apparition de cloques avant nécrose purulente extensive sur le membre atteint, insuffisance rénale, risque de paralysie respiratoire et musculaire, collapsus cardio-vasculaire. Une sérothérapie doit être mise en place le plus rapidement possible ceci afin d'éviter de graves complications. Des séquelles peuvent également survenir longtemps après une morsure (si une personne a été mordue à la main, une insensibilité des doigts peut survenir, par exemple, ou encore avoir des problèmes au niveau des reins).
Flandroit Patrik